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En conditionnelle, il frappe son propriétaire qu’il accuse d’être un marchand de sommeil : « Ce n’est pas normal ! »

  • Photo du rédacteur: Info Mons
    Info Mons
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture
Léon est défendu par Me Jérémie Berger. – G.M.
Léon est défendu par Me Jérémie Berger. – G.M.

Léon (nom d’emprunt), libéré sous conditions fin 2024 après plusieurs séjours en prison, avait trouvé à louer une petite pièce dans une maison de Jemappes. Un logement très sommaire, dépourvu de sanitaires, qu’il occupait pour 250 € par mois. Son avocat, Me Jérémie Berger, parle d’un « réduit » indigne.


Pour entrer dans les lieux, il avait remis 750 € de garantie en liquide — un montant illégal au regard du droit locatif belge. Mais ses habitudes de consommation de tabac et d’alcool déplaisent aux propriétaires, qui décident de le mettre dehors et de conserver 200 € de la garantie en raison d’une porte abîmée.


Une dispute qui dégénère

Le 2 novembre, Léon se rend à l’immeuble pour récupérer ses affaires et le reste de la caution. Le ton monte rapidement. Un voisin, témoin de la scène depuis son étage, filme l’altercation : on y voit Léon asséner un coup de poing au visage du propriétaire, qui s’effondre sur le trottoir. Il prend ensuite la fuite.Le propriétaire et son épouse feront constater leurs blessures, et la police interpelle Léon peu après.

Cette violence lui vaut de retourner en prison afin de purger le reliquat de ses peines précédentes. Il a comparu ce mardi devant le tribunal correctionnel de Mons pour coups et blessures ayant occasionné une incapacité. Le couple de propriétaires, lui, ne s’est pas présenté à l’audience.


Interrogé par la présidente, Léon se justifie : « Ce n’était pas une habitation correcte. Il n’y avait même pas de douche, je devais aller me laver à la salle de sport. Et si on ne paie pas, ils balancent tout dehors ! »


Une réaction inappropriée

S’il s’estimait victime d’abus, Léon aurait pu introduire une plainte ou saisir la justice de paix. Peut-être les propriétaires auraient-ils dû répondre de pratiques assimilables à du marchandage de sommeil.Mais n’ayant rien signalé à temps, le parquet n’a pas ouvert d’enquête sur cet aspect. Ce mardi, il requiert 18 mois de prison, en plus de ses peines antérieures.


Les arguments des avocats

Me Jérémie Berger évoque une forme de provocation : selon Léon, le propriétaire lui aurait porté des coups dans le couloir avant que l’altercation ne se poursuive dans la rue. Il demande une peine alternative, comme une probation autonome, ou à défaut une surveillance électronique.


Le ministère public reste sceptique : aucune trace de coups n’a été constatée sur Léon et il n’en avait jamais parlé lors de son arrestation. L’éventuelle violence du propriétaire n’est donc pas établie.


Le jugement sera rendu dans un mois.

 
 
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