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Affaire du “dépeceur de Mons” : un an avant la prescription, un avocat estime qu’une loi récente pourrait empêcher la clôture définitive du dossier

  • Photo du rédacteur: Info Mons
    Info Mons
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture
Selon Me Frank Discepoli, ces faits pourraient relever du régime de l’imprescriptibilité.
Selon Me Frank Discepoli, ces faits pourraient relever du régime de l’imprescriptibilité.

Près de trois décennies après les crimes attribués au « dépeceur de Mons », l’enquête reste officiellement ouverte. Mais une échéance cruciale approche : 2027, année à laquelle les faits pourraient être déclarés prescrits selon la législation actuelle.


Pour Me Frank Discepoli, avocat montois représentant la famille de l’une des victimes, une disposition légale entrée en vigueur en 2022 pourrait toutefois permettre de prolonger la possibilité de poursuites.

Un dossier qui hante encore la région

Le 22 mars 1997, un policier découvre fortuitement un sac-poubelle contenant des restes humains. Cette découverte marque le début d’une série macabre : au total, près de quarante fragments sont retrouvés à différents endroits de Mons, dans des lieux semblant avoir été choisis volontairement.Cinq femmes — Carmelina Russo, Martine Bohn, Jacqueline Leclercq, Nathalie Godart et Begonia Valencia — sont identifiées. Elles avaient disparu entre 1996 et 1997.

Malgré des années d’enquête et de nombreuses hypothèses, le responsable n’a jamais été identifié.


Une loi de 2022 pourrait-elle repousser la prescription ?

Actuellement, les crimes passibles de la réclusion à perpétuité deviennent prescrits après 30 ans. Me Discepoli estime toutefois qu’un changement législatif récent pourrait modifier cette lecture dans certains cas exceptionnels.

La loi de 2022 prévoit en effet que les actes criminels susceptibles de semer la peur dans la population ou de porter atteinte aux structures fondamentales de l’État puissent être considérés comme imprescriptibles.Initialement pensée pour les actes terroristes, cette définition pourrait, selon l’avocat, s’appliquer à des dossiers présentant plusieurs victimes et un impact sociétal fort.

« Les crimes attribués au dépeceur ont marqué profondément la population montoise », explique Me Discepoli.« Il ne s’agit pas uniquement d’une série d’homicides : la manière dont les faits ont été révélés a créé un climat d’inquiétude. Il existe des arguments juridiques permettant de soutenir l’imprescriptibilité. »

L’avocat compare même cette situation à celle des tueries du Brabant, pour lesquelles des débats similaires existent. Un enjeu pour les enquêteurs encore mobilisés

Cette réflexion juridique ne se posera officiellement que lorsque l’instruction arrivera à son terme.Cependant, pour Me Discepoli, la perspective d’une prescription imminente pourrait démobiliser les équipes encore actives dans le dossier.

« Si l’idée que le dossier peut encore évoluer au-delà de 2027 est confirmée, les enquêteurs travaillent dans un contexte beaucoup plus serein. »

Une nouvelle piste ravive les espoirs

Me Philippe Horemans, un autre avocat impliqué, affirme disposer d’éléments susceptibles de relancer l’enquête.Selon lui, plusieurs actes d’instruction ont été demandés et validés. Il estime qu’ils pourraient permettre de clarifier une piste qu’il juge sérieuse.

Cependant, il rappelle la réalité du calendrier :

« Pour que cette piste soit exploitée utilement, les démarches doivent être réalisées avant 2027. Si la législation évolue, cela offrirait un délai supplémentaire. »

Un dossier emblématique, toujours en quête de vérité

À l’approche de la date de prescription, la question de l’imprescriptibilité pourrait devenir centrale.Pour les familles des victimes et pour les avocats engagés dans ce dossier complexe, l’espoir consiste désormais à maintenir ouverte la possibilité de justice, même trente ans après les faits.


 
 
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